Les Chroniques de Bond Street - M.C. Beaton

Que font des aristocrates désargentés pour garder leur standing dans le Londres du XIXe siècle ?

 Ils ouvrent un hôtel !

Malgré son rang, lady Fortescue, veuve septuagénaire, n'a ni rente ni héritage pour vivre dignement. Lasse de dépendre de la charité familiale, elle renonce cependant à se séparer de sa grande demeure décrépite de Bond Street et de ses domestiques qu'elle ne paye plus depuis longtemps... Surgit alors la folle idée de faire cause commune avec d'autres infortunés et de transformer sa maison en hôtel. Du jour au lendemain, « Au Parent Pauvre » devient le lieu le plus chic et le plus réputé de Londres.

Mais son neveu, le duc de Rowcester, voit cette petite révolution d'un mauvais oeil et se met en tête de fermer l'hôtel. Sa rencontre avec Miss Harriet James, la cuisinière en chef, pourrait bien le faire changer d'avis...

On pourrait voir ici de l'oportunisme de la part d'Albin Michel de surfer sur le succes des Brigerton. Le Titre de cette série s'inspire d'ailleurs grandement du succès de librairie de Julia Quinn. 
Mais mis à part l'époque régence, ces deux saga ne sont pas comparables. D'ailleurs Les Chronique de Bond Street a été écrite au début des années 90 même si elles n'est éditée en français qu'aujourd'hui (encore une preuve d'opportunisme) et cela même si son autrice est très connu pour ses romans policier un peu décalé.
D'ailleurs ici aussi la romance est décalée. 
Chaque livre va suivre une histoire d'amour dans un style plus proche de Barbara Cartland que de Lisa Keyplas (entendez par là que si vous ne pouvez pas vous passer de scène torrides vous serez très déçu) mais l'intéret et dans la vie de l'hôtel et de ses occupant avec chacun leur histoire, leur petit défaut et leur qualité. 
Lady Fortescue, vieille aristocrate de 70 ans ;  Le Colonel Sandhurst un vieux militaire à la retraite ;  Sir Philip, vieux gentleman filou ; Mrs Budley, une jeune veuve laissée criblée de dette à la mort de son mari, Miss Tonk une vieille fille timide et maltraitée par sa famille et Miss James, une jeune femmes sans famille qui a dû laissé dans la misère à la mort de ses parents.
Tout ce petit monde va d'abord se réunir pour mettre en commun leur maigres ressource et s'entraider, jusqu'à ce qu'émerge l'idée de faire de l'hotel particulier de Lady Fortescue un hôtel à destination de la bonne société pour la saison... Une bonne idée qui nécessite tout de même des fonds qu'ils n'ont pas, mais que le très débrouillard Sir Philip va réussir à leur procurer par des moyens pas toujours très légaux. 
Bien entendu, les familles respectives de tout ce petit monde issue de l'aristocratie vont voir d'un très mauvais oeil que des membres de leurs familles s'abaissent à travailler et vont tout faire pour les arrêter. 

C'est une série très drôle qui met en avant l'hypocrisie de la société britanique du XIXème siècle qui voit mal que des nobles souhaite gagner de quoi vivre plutôt que de vivre au crochet de leur famille en parent pauvre. 
On peut toutefois reprocher le prix assez élevé des livres (19,90 € avec deux romans de longueur moyenne) mais sans doute ne tarderont-ils pas à être édité au format poche.