Les Chefs du Clan Murray - Tome 1 : Le Destin des Highlands de Hannah Howell

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Elle aperçut George posté devant les portes de la grand-salle, et battit en retraite dans le renfoncement sous l’escalier. Depuis son arrivée au château, l’homme la suivait partout. Après avoir passé plus de deux heures à esquiver ses attentions libidineuses, elle éprouvait l’envie de le repousser de manière plus radicale.

— Que fais-tu donc, cachée dans l’ombre, ma jolie ? murmura une voix tranquille, à sa gauche.

Maldie étouffa un cri de surprise et se retourna vers l’individu adossé au mur. Lui avait au moins un physique avenant, songea-t-elle en détaillant sa mince silhouette élancée, ses longs cheveux châtains et ses yeux d’un brun doux qui lui évoquaient le pénible souvenir de Balfour. Son dédain croissant pour la gent masculine reprit cependant le dessus. Ne pouvait-elle pas faire un pas sans croiser l’un ou l’autre de ces mufles ? À l’évidence, Dubhlinn souffrait d’une pénurie de femmes.

Elle désigna le soudard d’un signe de tête.

— J’essaie d’échapper à ce gros plein de soupe.

— Ah, George. Oui, le pauvre ne flatte ni la vue… ni l’odorat. Je m’appelle Douglas, se présenta-t-il.

Elle serra sa main tendue.

— Et moi, Maldie. Je suppose qu’il serait de bon ton de poursuivre ces mondanités, de dire combien je suis ravie de te connaître, mais je ne suis pas d’humeur à mentir. Je ne suis ici que depuis hier, et déjà, je suis lasse des hommes, de leurs sourires fourbes et de leurs hypocrisies.

Douglas parut amusé, mais ne tint pas compte de cette invitation à passer son chemin.

— Je ne crois pas t’avoir fait de compliment.

Surprise, Maldie éclata de rire.

— Et me voilà, en quelques mots, remise à ma place.

Elle jeta un regard à George et marmonna quelques jurons.

— N’a-t-il rien d’autre à faire de ses journées ?

— Oh, si. Il lui arrive aussi de brailler et d’agiter son épée en l’air dès que notre seigneur se sent menacé.