Le cercle des gentlemen - Tome 1 : Un plaisir à la mode de K.J. Charles

Lorsqu’il apprend qu’il pourrait être l’héritier d’une fortune à laquelle il ne s’attendait pas, Harry Vane rejette son passé de radical lutant pour la réforme du gouvernement et se met en tête de courtiser son adorable cousine. Mais au lieu de ça, son cœur s’éprend de l’homme le plus beau et le plus chic qu’il ait jamais rencontré : le dandy qui a été chargé de lui apprendre les rouages de la haute société. La nouvelle position d’Harry exige qu’il se plie à la conformité… et pourtant, la seule chose qu’il désire est de goûter à cette bouche que la bienséance lui interdit.
Après avoir été témoin en première ligne des horreurs de Waterloo, Julius Norreys a cherché refuge derrière les façades luxueuses de l’aristocratie. Désormais, il se préoccupe exclusivement de la coupe de son manteau et de la qualité de ses bottes. Toutefois, son protégé est tellement innocent, complètement vierge du cynisme qui les entoure, qu’il éveille en Julius les élans d’un désir sincère, ce qu’il n’avait plus ressenti depuis des années. Il ne peut certes pas protéger Harry des pires excès de la haute. Mais ensemble, ils peuvent payer le prix de la passion.

Les romans M/M historiques sont plus rares, l’exercice étant forcément périlleux... Incontestablement, la série Society of Gentlemen qui a pour cadre la Régence britannique, est une pépite du genre, K.J. Charles maîtrisant parfaitement son sujet.
C’est simple, après avoir lu le prequel, The Ruin of Gabriel Ashleigh, impossible de lâcher la saga tellement ces hommes, les Ricardians, m’ont charmée, chacun à leur façon... Ces gentlemen sont membres d’un groupe secret leur permettant de vivre leurs désirs et amours interdits en toute discrétion grâce à la protection de Richard Vane et à l’habilité de son bras droit, David Cyprian.

Le roman démarre d’une façon qui n’est pas s’en rappeler nos bons vieux A&P, cela commence en douceur pour gagner en intensité au fil des pages. Enfant, Harry Vane avait dû fuir l’Angleterre avec ses parents, des radicaux partisans d’une réforme politique favorable au peuple. Quelques années plus tard le voici de retour en Angleterre, où il devient l’assistant d’une connaissance de ses parents, Silas Mason, un radical pur et dur (Silas...arfff comme c’est beau ces hommes prêts à tout pour défendre leurs convictions...). Mais voilà qu’un jour, Richard Vane (*soupirs*) se présente dans la petite librairie et annonce à Harry que son grand-père, un riche noble, veut en faire son héritier. Hors de question pour le vieil homme qu’Harry déshonore une nouvelle fois le nom de la famille comme son père a osé le faire. Harry devra donc devenir un parfait gentleman et abandonner les idées révolutionnaires de ses parents. Un homme devra accomplir la mission délicate de transformer Harry : l’exquis Julius Norreys, maître des élégances et dandy notoire.

La relation entre les deux hommes est très bien menée, chacun aura un rôle très important a joué auprès de son comparse: si Julius enseigne l’art d’être un gentleman à Harry, ce dernier se transformera aussi en mentor, d’un tout autre genre, je n’en dirai pas plus mais seulement que ses moments où Harry parvient à briser les défenses de Julius sont mémorables. C’est plus fort que moi donc je me lâche :

Spoiler:

Julius a capturé mon cœur. J’ai tout aimé chez cet homme qui prend son temps pour se dévoiler à Harry comme au lecteur. Voilà un personnage d’une grande richesse : lumineux mais solitaire, vulnérable mais tellement protecteur, il est aussi doté d’un humour sarcastique faisant mouche à chaque fois.
Au départ, Harry m’a un peu déçue, je n’ai pu m’empêcher de lui en vouloir de tourner le dos à son passé, à la cause si chèrement défendue par ses parents. Mais au final, comment lui en faire le reproche ? Rares sont ceux qui n’auraient pas choisi cette voie, Harry est humain tout simplement. Et puis, un des passages du livre n’en sera que plus fort, ces pages ont suscité l’irrépressible envie de me prosterner devant Harry tellement ses paroles ont eu un incroyable écho. Quel homme !
Les dialogues sont parfaitement ciselés ; le contexte historique, notamment le massacre de Peterloo, exploité de façon intelligente pour mettre en valeur intrigue et personnages.
D’ailleurs, l’auteur est aussi très douée pour nous faire languir de la suite, en intégrant habilement des éléments du second opus.

Si vous aimez la Régence et le M/M, il est indispensable de faire figurer cette série dans votre tableau de chasse !

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